Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
OU SE RÊVENT LES ETOILES...
OU SE RÊVENT LES ETOILES...
Archives
3 novembre 2008

Au commencement était…

verbesIl y a bien longtemps que je ne crois plus à l’angoisse de la page blanche. Franchement, vous êtes-vous mis devant votre ordi en vous disant : « Je vais écrire un truc mais quoi ? ». Non. A chaque fois, vous venez avec une envie, une idée, un embryon d’histoire. Donc vous avez quelque part la matière. Vous la couchez, parfois rempli de doutes, avec la possibilité de la travailler et retravailler jusqu’à la lie. Mais sécher, ça jamais !

Pourtant, je me pose encore beaucoup de questions sur comment débuter une histoire.

On m’a tellement répété que les premières pages étaient décisives puisque l’éditeur se les fadait allègrement jusqu’à ce qu’il n’en peuvent plus ou alors qu’il daigne jeter un œil au milieu et à la fin, histoire de voir si vous tenez littérairement la route, avant de refiler votre bébé à un de ses lecteurs qui à son tour… bla, bla, bla…

Alors, oui, il faut que ce soit bien écrit. Ça, ça devient un fait avéré. Vous écrivez, donc autant que ce soit bien écrit. Existe-t-il encore des écrivains qui rendent leur copie en se disant que c’est mal écrit mais que ça devrait passer. Qui ? Guillaume Mus… Arrêtez de taper sur ce pauvre homme (enfin, son banquier n’en est pas mécontent, quoiqu’en ce moment son banquier…) qui vend des livres par milliers (j’y reviendrai, histoire que l’on ne m’accuse pas de jalousie envers un gros vendeur de livre, encore que je sois jaloux certainement de ses ventes, surtout vu la qualité…Enfin, j’en reparlerai en temps et en heure).

Ah mince, ma théorie tombe à l’eau. Vous pouvez mal écrire vos livres, c’est scientifiquement prouvé.

Non, sérieusement, la question qui me turlupine sur ce fameux début c’est ce que l’on doit y mettre. Le personnage principal va normalement y trouver ses marques. L’ambiance (littéraire) va se dessiner. Mais je pensais surtout à l’idée sous-jacente. Pas celle du personnage vengeur qui va flinguer le méchant tueur de sa femme mais savoir en quoi va se transformer ce pauvre bonhomme touché par le destin.

En effet, faut-il poser la problématique de votre bouquin dans les premières pages, voir les premières lignes ? Doit-on, subtilement, annoncer la couleur ? Un lecteur qui terminera votre bouquin doit-il pouvoir se dire que vous aviez déjà présenté les choses au début et alors s’avouer que vous êtes un fameux écrivain d’avoir bouclé la boucle avec autant de brio (j’extrapole bien évidemment) ?

Pourtant, nombre de romans débutent par ce qui semble être une banale mise en exposition, disons au premier degré, sans forcément de discours sous-jacent. Et si tout était déjà là ?

Bon, j’ouvre HISTOIRE DE LISEY de King : « Autant dire que les épouses des écrivains célèbres sont invisibles au regard du public et nul ne le savait mieux que Lisey Landon. » Je me plais à penser que l’on va parler de cette femme d’écrivain qui va devoir se faire une place au soleil et prouver qu’elle est quelqu’un. Je me trompe peut-être mais… Ceux qui ont terminé le livre (et ce n’est pas encore mon cas) me diront si je me suis trompé.

Un Dan Simmons maintenant, TERREUR : « En montant sur le pont, le capitaine Crozier découvre que son navire est assiégé par des spectres célestes. » Et la suite du paragraphe est du même acabit. Là encore, je soupçonne des ennuis bien salés pour Crozier et son expédition et un côté fantastique en sera responsable.

Allez un Français. Frank Thilliez et L’ANNEAU DE MOEBIUS : « Devant ses yeux, l’image vibrait, grossissait, rapetissait. C’était à lui en faire exploser les tempes. » Là, on est en plein thriller et la couleur rouge sang est déjà là, sans parler du lien ave le titre. Vous voyez où je veux en venir ?

Et je n’ai pris que des écrivains de fiction non blanche.

J’ai peut-être tout faux, ne connaissant pas suffisamment les grands anciens, mais je me dis qu’un éditeur, et un lecteur à fortiori, doit effectivement « accrocher » dès le début parce que quelque part, vous avez déjà tout dit. Pas à tout le monde, mais à lui. Car lui a vu. Il a saisi où vous vouliez l’emmener et il accepte le départ.

Finalement, n’est-ce pas seulement ça ? Attraper le lecteur et lui faire accepter votre folie. Et ceci dès les premières lignes.

Mais comment commet-on ce miracle ?

ENJOY !

Publicité
Commentaires
>
Regle numéro 1: "Faut toujours se relire le lendemain" :-D<br /> <br /> l’éditeur se les fadait allègrement <br /> jusqu’à ce qu’il n’en peuvent plus <br /> <br /> Amities<br /> <br /> PIERRICK<br /> coach d'auteurs
Répondre
M
Tous ces processus sont sûrement internes quand on se lance dans une histoire.<br /> Mais quand on réfléchit à nouveau dessus...<br /> Va voir la fiche d'auto-évaluation d'un scénario de long-métrage proposé par l'UGS, c'est très instructif et très angoissant ;-)<br /> http://www2.ugs-online.org/images/stories/images_ugs/download/fiche_auto_evaluation.doc
Répondre
N
heureusement je ne me pose pas toutes ces questions en me lançant dans une histoire!!! mince... si je t'écoute je devrais me stresser beaucoup beaucoup plus!!!
Répondre
Publicité