MAKIS ET CIRQUE PLUME

Il est des journées que j’aime vraiment en grand égoïste solitaire. Comme celle-ci par exemple.

Tout d’abord un petit voyage en train en lisant le dernier Jean Molla qui est vraiment pas mal, afin de rejoindre Christophe Lambert devant chez Rageot. Direction le café pour discuter du milieu, de tout et de rien. Oui, on devait se prendre la tête sur les corrections mais finalement on a réglé les choses avant. Donc place aux palabres. Autour d’un café, nous prenons des nouvelles de l’un et de l’autre et nous refaisons le monde de l’édition : quand deviendrons-nous les maîtres du monde ? Après une heure de réflexion, nous abandonnons la partie et décidons de faire chacun de notre mieux. Et celui de Christophe est bien meilleur que le mien sans conteste. Nous nous sommes ensuite rendus à la FNAC histoire de nous faire mal. Christophe de voir que ses bouquins sont placés mais que bien d’autres le sont mieux que les siens. Et moi de voir qu’il n’y en a aucun ;-)

Puis à midi, direction un japonais du 6^ème arrondissement de Paris (oui le quartier des éditeurs où l’on croise Richard Bohringer en pleine rue) très bon où, autour d’un assortiments de sushis et de makis accompagnés d’une soupe, d’une salade piquante et de quelques pâtes, nous refaisons à nouveau le monde de l’édition. Mais où va-t-il ce monde ? Y a-t-il un marché ? Faut-il courir après les chimères du succès en reproduisant les vrais succès ? Doit-on en tant qu’auteur céder à toutes les demandes des éditeurs ? Pourquoi est-on écrivain ? Va-t-on enfin se dire qu’en France aussi l’écriture ça peut s’apprendre (pas le talent, mais la technique) ? Que va-t-on écrire Christophe et moi (surtout moi) pour se placer dans les rangs (surtout moi) ? Où se trouve la vérité ?

Ah que j’aime ces moments de refonte de l’univers, de réflexion à bâtons rompus sans véritable but mais au moins qui rassure, qui nous dise que nous ne sommes pas seuls (ce qui est aussi un handicap parfois), qui permet de fournir ce peps nécessaire de temps en temps pour remonter en selle et s’élancer dans l’aventure d’un nouveau bouquin.

C’est avec cet état d’esprit serein, reposé et satisfait que je suis allé au cirque Plume (avec femme et enfant). J’y allais avec des questionnements. Et ce n’est pas l’ouverture du spectacle qui m’a rassuré. Un défilé très conceptuel des acteurs avec des métronomes posés sur le sol… Arrgghhh ! Mais où suis-je ?

Puis la magie opère, petit à petit, se diffuse dans votre corps. Vous appartenez au spectacle et vous vivez un moment extraordinaire ! Il y a tout le cirque : des acrobates, des clowns, des équilibristes, des trapézistes, de la danse, de l’expression corporelle, de l’humour, de la joie, de l’émotion, de la poésie revigorante… S’il faut voir un cirque c’est bien celui-là ! Je n’ai pas assez de vocabulaire pour exprimer la qualité de ce spectacle et ça m’embêterait d’étaler ma science du dictionnaire des synonymes. Non, je reste simple : c’est parfait !

Je rentre enchanté, détendu.

J’adore ce genre de journée. Vraiment.

ENJOY