Burn, damned book, burn !

J’avais plutôt l’habitude de relire mes anciens textes et de m’en féliciter sans complexes. Après tout, comment des éditeurs n’avaient-ils pas vu dans ces chefs d’œuvres des chefs d’œuvre, justement. Je crois qu’il s’agissait surtout d’un certain manque de discernement qui rejoint mes problèmes de distance vis-à-vis des mes écrits.

Je vous disais partir sur un bouquin ayant les cathares en toile de fond. Ce livre a été écrit il y a pas mal d’années. Je m’y suis donc replongé en me disant que j’avais déjà là une bonne base qui aurait besoin d’être corrigé, au pire réécrite. Je l’ai donc relu, stylo rouge en main.

Aie, aie, aie ! Le stylo n’a pas servi longtemps. Je l’ai vite reposé pour achever ma lecture qui m’a elle-même achevé. Ce que c’est mauvais ! Mais comment ai-je pu écrire un truc pareil ?

Ce n’est même pas une question de style. Tout est bon à jeter ! L’histoire est d’une faiblesse à faire peur, les personnages sont incohérents dans leurs actions, leur enquête est réglée encore plus vite qu’un épisode de Navarro, et le style, je n’en parle même pas.

Il y a des fois où il faut savoir se débarrasser des poids morts.

J’ai donc jeté ce manuscrit. Non, en fait je l’ai gardé, histoire de me rappeler qu’avant j’écrivais ça. Il est toujours salutaire de tourner la tête et de voir d’où l’on vient. Pas seulement pour savoir que l’on a progressé. Aussi pour se souvenir que l’on n’est pas grand-chose en ce bas monde.

Il a fallu donc que je me ressaisisse. Que fais-je maintenant ?

Nouvelle histoire, nouveau synopsis, nouveau (et réel) travail sur les personnages, leurs motivations, leurs caractères, leur évolution au fil de l’histoire, et ensuite une écriture, une vraie, enfin ce qui s’en approchera le plus.

Disons que je vais peut-être me mettre à écrire un vrai livre enfin !

ENJOY !