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OU SE RÊVENT LES ETOILES...
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29 décembre 2008

Avenir radieux ?

clown_tristeCeux qui pensaient que j’allais blablater sur le fond politique et social qui bouleverse actuellement la France (et le Monde !) se trompe fortement. Croire que je puisse aborder un débat engagé, c’est vraiment mal me connaître… En tout cas par sur ce blog.

Mais c’est tout de même de crise dont je veux vous parler. Celle de l’édition évidemment. Ben oui, je parle bouquins ici, donc édition, donc Universal, donc mondialisation, donc… Argh, je m’égare !

Cessons ces galéjades (je préfère utiliser ce mot-là encore un peu avant que les pontes de la langue française décident de le rayer du dico comme d’autres qui sont en sursis en ce moment. Une pensée particulière à notre accent circonflexe !), Noël est passé et même les enfants ont bien compris que la DS était fabriquée par des lutins de moins de dix ans payés une misère mais toujours trop pour tout patron de grande entreprise qui se respecte et qui pense au bien de l’humanité du CAC 40 (une pensée encore aux actionnaires du NASDAQ).

Ah, mais assez, Michaël ! Tu n’es pas là pour t’égarer dans les sphères gauchisantes et marxistes amoureuses de caténaires.

Ah, mais bon sang !

Je parlais donc de crise de l’édition. En fait il vaut mieux causer de crise des écrivains. Car finalement, dans cette baisse des ventes qui n’est donc qu’un brouillard pour faire croire que ça va mal donc on doit nous payer moins, nous pauvres écrivaillons pleins d’espoir, il n’y a rien d’autre qu’une grande arnaque. Car les ventes de livres ont augmenté mesdames, messieurs. Ben oui ! En revanche, elles se répartissent entre plus de livres, donc plus d’auteurs. Et je devrais dire « se répartissaient ». Car vous avez fait les calculs hyper vite dans vos têtes : à peine un peu plus de lecteurs, en tout cas d’acheteurs de livres, beaucoup, mais alors beaucoup plus d’auteurs, donc beaucoup, mais alors beaucoup moins de thunes pour les uns et les autres, et surtout les autres.

Car les uns, les premiers, les alphas de la meute, en croquent à tout va. En effet, le bon peuple de lecteurs français, en pleine crise du porte-monnaie, s’oriente encore plus vers les valeurs dites sûres (regardez-le bien cet accent circonflexe, mesdames, messieurs, c’est une espèce en voie de disparition !). On aime ou pas mais il faut se rendre à l’évidence : même si l’écriture n’est pas une science exacte, il y a, à n’en pas douter, des recettes qui marchent mieux que d’autres.

Et la science-fiction annoncée ne tant que telle est loin de faire l’unanimité. Son cousin le fantastique a même mauvaise presse. Evidemment, lorsqu’on observe de plus près les productions littéraires, on s’aperçoit que des vilains petits canards ont passé les barrières réactionnaires et se sont glissés dans les rangs de l’intelligentsia. Et ça fait du bien, même si les étiquettes disparaissent. N’est-ce pas ça la littérature ?

Mais pour être lu, il faut être édité. Et nos amis de Présences d’Esprits présente dans le dernier zine (le n°57, très belle couverture !) un nouveau petit éditeur : les éditions du Petit Caveau. Leur but : publier du vampire ! Les intentions sont bonnes : révolutionner le genre. Mais comme le fait remarquer le chroniqueur Yohan Vasse, ce ne sont pas les premiers et sûrement pas les derniers.

Moi j’irai encore plus loin. Je vois déjà la ligne éditoriale de cette sympathique maison d’édition. Ce sont des potes fans de vampires qui se sont réunis et qui, ne trouvant plus chaussures à leur pied, la mère Anne Rice prenant des vacances et c’est tant mieux vu ses dernières productions, ont décidé de publier ce qu’ils aiment. Et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, on se publie. Alors, ces charmants petits éditeurs annoncent qu’ils recherchent des romans et autres textes pour envahir l’univers à prendre de la littérature de l’imaginaire vampirique. Malheureusement, très rapidement, ils seront submergés de textes, rarement publiables d’ailleurs, et vu le coût de publication des bouquins, n’auront pas beaucoup d’ouverture pour leurs protégés. Car il y a déjà la collection de tous les copains.

Attention, derrière mon cynisme ne se cache aucune méchanceté. Seulement des expériences. Et en plus, je trouve cela normal que ce soit des potes. Comment croyez-vous que ça marche chez les grands ? Soyons lucides un peu.

Non, ce qui me chagrine, c’est que le résultat sera le même, encore une fois : un enthousiasme débordant dans un cercle très restreint et une chute douloureuse. Car le nerf de la guerre manquera toujours : la diffusion/distribution.

Aujourd’hui, n’importe qui peut publier, en auto ou autrement. Mais pour qu’un livre existe, malgré ce que peuvent raconter les handicapés de l’édition, il faut qu’il ait des lecteurs. Et où les trouver ? Ben si vous avez d’autres réponses que « dans les espaces culturels Leclerc », faites-moi signe.

Encore une fois, je grossis le trait. Mais à peine, je le crains.

Il est évident que l’écriture vient d’abord des tripes et qu’il faut écrire ce que l’on aime sans se préoccuper de ce que peuvent penser les esprits étriqués car finalement, en étant original, on sortira bien du lot un de ces quatre. Mais si ce quatre devient la semaine des quatre jeudis, l’attente commence à être longue.

Quoique l’on décide, il faut le faire avec honnêteté.

Garder courage.

Conserver son cynisme.

Et positiver.

Parfois.

ENJOY !

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