Attention aux doubles sens !
J’ai envoyé des textes ces derniers mois un peu partout. Comme vous l’avez lu ici, l’échec a été une certaine constante chez moi. Il est vrai qu’il s’agissait d’anciens textes que j’avais retouchés mais qui manquent encore de mordants ou carrément qui devraient disparaître dans les limbes d’un tiroir obscur.
En tout cas, j’ai reçu une réponse d’éditeur il y a 2 jours. Les phrases les plus intéressantes sont les suivantes : « Votre histoire ne m'a pas convaincue. Votre vision de l'amour manque de fantaisie, et est assez triviale. »
Que je n’ai pas convaincu, bon, c’est la vie. Certes, encore un joli vol plané contre le mur mais comme vous le diront les collègues, c’est pas le premier, c’est pas le dernier !
En revanche, je pensais avoir écrit un récit plutôt drôle et qui se moquait de lui-même. A priori, ce n’est pas le cas et pire encore c’est carrément ma propre vision de l’amour qui manque de fantaisie. C’est ma femme qui va être contente ! Alors qu’est-ce que ça veut dire ? Aurais-je un balai où je pense quand j’écris sur l’amour ? Faut-il que je sois plus facétieux ? Que je balance de la blagounette à tour de bras ? Je ne crois pas en fait mais je me pose la question de ce que peut être une vision de l’amour qui ne manquerait pas de fantaisie. Est-ce que la mouvance Bridget Jones est le reflet actuel de cet amour « fantaisiste » ? J’avoue que j’aimerais vraiment connaître le sens profond de cette remarque. Et en même temps, sachant qu’il s’agit d’impressions personnelles, je ne peux qu’acquiescer en disant : « Bon, ben je le referai plus, madame. Et je jure d’être plus fantaisiste à l’avenir. »
Mais ce n’est pas tout. Ma vision serait aussi « triviale ». Pour moi, de formation scientifique, ce mot indique le sens « évident, simpliste. ». Mais mon épouse littéraire s’en est trouvé toute retournée car le deuxième sens de « trivial » est « grossier, malséant, vulgaire ».
Mince ! Écrire une amourette sur des adolescents en vacances qui osent à peine s’embrasser et avoir écrit sans le faire exprès une histoire de fesses, je m’en mords les doigts !
J’aime à croire que l’éditrice a pensé à la première définition du mot. Car si ce n’est pas le cas, je vais brûler ce texte pour ne pas risquer la prison.
Ah monde cruel de la littérature française !
ENJOY !