mots et images...

Travailler sur un scénario de BD et sur un roman me permet de constater les complexités de l'un et de l'autre.

Le roman me paraissait plus difficile à cause surtout de l'écriture. Oui, c'est paradoxal d'aimer écrire et de trouver l'écriture contraignante. Mais c'est en fait le côté "littéraire" qui est finalement le plus difficile. Sûrement parce que je manque de culture de classiques, obstiné que j'étais à rejeter ce que les profs pouvaient bien nous conseiller. J'ai pourtant essayé ensuite de m'y plonger. Et à part quelques rares exceptions, je me suis aperçu que je n'étais pas forcément un amoureux de la langue comme aiment à le dire les littératurants. Ce que j'adore, ce sont les histoires, raconter des péripéties, envoyer mes personnages au charbon. D'où la BD !

C'est donc avec un grand plaisir que j'écris un scénario de BD. Mais me voilà face à d'autres contraintes qui me prouvent par A+B que la narration en BD n'est pas la même qu'en roman. Il faut être visuel. En roman aussi me direz-vous. Certes. Mais en BD il faut que ce soit pratique. On ne va que voir ce que vous écrivez. Donc, out les pensées profondes des personnages sur eux-mêmes ou sur le monde qui les entoure. Pas que je doive abandonner les portées pseudo-philosophiques, en tout cas les choses "sérieuses" que j'aimerais dire, mais je dois les exprimer autrement, d'une autre manière. Par les dialogues par exemple.

Mais là encore attention aux pièges. Je lisais REALITES de Kara & Masa. Et souvent les personnages disent à voix haute ce qu'il devraient penser et surtout ils donnent des éléments pour informer le lecteur des tenants et aboutissants mais qu'ils le disent dans le contexte donné est complètement grotesque. C'est donc une sacrée gymnastique d'être subtil dans les séquences.

C'est là que le roman est plus "simple". En effet, l'avantage dans l'écriture d'un livre est que tout est vraiment possible à partir du moment où l'on a les mots pour le dire. On sent, on goûte, on pense, on digresse parfois, on délire si l'on veut. Il faut évidemment retomber sur ses pattes pour que le lecteur soit toujours avec vous. Mais les ouvertures sont grandioses.

La BD est super fun soit quand on sait dessiner, soit quand on tombe sur un bon dessinateur. Et là, je crois que j'en tiens un bon. Nous ne nous emballons ni l'un, ni l'autre, nous avançons à petits pas mais apparemment mes pas lui plaisent bien. Les premiers qu'il m'a montrés valaient le coup aussi. L'alchimie serait-elle là ?

Donc, roman ou BD, c'est le pied !

ENJOY !

Comments

[KARA]

"mais qu'ils le disent dans le contexte donné est
complètement grotesque."

Pouvez-vous développer SVP ?
Merci par avance.

KARA - co-auteur de REALITES (et aussi de : LE MIROIR DES ALICES et LE BLEU DU CIEL chez le même éditeur).