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OU SE RÊVENT LES ETOILES...
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20 septembre 2006

Connaissances, relations, pistons ?

t_main_tendueSoyons francs ! Les milieux dits artistiques (et les autres aussi finalement, mais ça paraît plus normal, moins suspect) nagent en pleine fosse de copinage. Dit comme ça, c’est tout de suite négatif, mais ça fait vendre, non ?

Alors disons plutôt que dans le milieu littéraire, le manuscrit arrivé par la poste est plus qu’un fantasme aujourd’hui, c’est carrément un argument marketing. « Ce chef d’oeuvre nous est arrivé par la poste. Une de nos lectrices (lisez ici stagiaire) a su y déceler une véritable âme (disons que pour une fois, elle ne s’est pas emmerdé dès la lecture des 3 premières pages). Nous sommes alors tous tombés sous le charme de cette plume légère et virevoltante et avons eu une envie irrépressible de lui donner sa chance, son terrain d’envol. »

Et messieurs les ronds de cuir du 6ème, vous l’avez habillé avec panache d’un superbe bandeau « Premier Roman » qui est de nos jours une catégorie littéraire. Je me demande d’ailleurs pourquoi tous les écrivains ne font pas qu’écrire des premiers romans qui se succèderaient sur les étals. Je vois ça d’ici « Le nouveau premier roman de Tartempion ! Son dix-septième chef d’œuvre ! » Ca serait pas drôle ça ?

Mais revenons donc au copinage, ou plutôt, soyons positif pour une fois (si, si, je peux !) aux rencontres. Là, c’est un domaine auquel je crois. On écrit, on lance ses textes par la poste (mais la stagiaire de tout à l’heure a été remplacée par une autre qui ne va même pas jusqu’à la troisième page) puis on se rend aux salons, on trouve l’occasion de discuter avec des écrivains, parfois même tombe-t-on sur des directeurs de collection, et même si évidemment on a tenté de placer sa tambouille quelque part dans la discussion, on sent que les choses changent quand… on parle d’autre chose que de littérature ! Oui, ça paraît con comme ça mais après tout, on sait que l’on s’est rencontré pour les bouquins, et qu’est-ce qui va nous différencier de n’importe quel péquin qui est un assidu de la rencontre fortuite longuement organisée ? Le petit plus, c’est cet indéfinissable charme qui agit sans que l’on s’en rende compte. Bon, d’accord, on parle surtout de bouquins, ne soyons pas menteur. Mais on en parle différemment. Comment ? Je n’en sais foutrement rien, bordel ! Ca arrive, c’est tout, le courant passe, la sauce prend et tous les autres poncifs qui vont avec. On se marre, on s’engueule (déjà), on s’oppose, on se rejoint, un peu comme une parade amoureuse. Chacun avance ses arguments de vente, écoute ceux de l’autre. Et puis ça coule, comme si ce lien devait être.

Et votre publication dans tout ça ? Ben ça aide d’être lu différemment, avec un œil qui vous connaît sous différents angles, mais aussi avec un esprit qui se dit qu’à travailler sur un manuscrit, autant que ça soit avec un type que l’on aime bien ou au moins sur lequel on peut taper sans que ça fasse des dégâts irréversibles. Donc, votre chance de rejoindre le coin des écrivains publiés a l’air de grandir.

Tout ça c’est bien donc copinage et compagnie ! Ben je vais vous décevoir, mais il reste un point capital : votre livre doit être bon, quoiqu’il ait pu se passer entre vous et votre nouvel ami. Et là, le constat est très rapide, sans faille. Un éditeur, ça doit aimer ses livres et les vendre. Donc, si vous avez un bon livre et que vous vous entendez avec votre éditeur, le résultat ne devrait pas être mauvais.

En dehors de la publication, restent donc des gens de grandes valeurs rencontrés au gré du voyage. On s’attache à certains, moins à d’autres, on travaille avec certains, moins avec d’autres. Et il y a ceux que l’on ne peut classer. Ces types qui ne font pas que dégager de la sympathie, mais ceux qui sont la sympathie. Parfois vous les rencontrez dans des circonstances qui auraient dû vous brouiller à vie, et finalement elles ont créé une chose à laquelle vous ne vous attendiez pas. Je vous l’ai déjà dit plus haut, c’est indéfinissable, mais c’est génial. Ca fait palpiter, ça fait trembler, ça fait se marrer, ça fait discuter de tout, de rien… C’est indéfinissable je vous dis ! Mais putain ce que j’aime ça !!

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